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Chantal Dupille (pseudo eva R-sistons)
et trois ex membres de gangs de rues,
le héros de son roman est avec le polo blanc
Le premier roman de Chantal Dupille,
présentation, extraits, vidéo, liens
Reportage sur un journal, mars 1986
photos de membres de gangs que j'ai côtoyés,
à droite j'interviewe Nicky Cruz le héros de "La Croix et le Poignard",
chef d'un des gangs les plus réputés de New York devenu Pasteur
Ce roman est basé sur des faits authentiques,
c'est l'histoire d'un gang de rues dont tous les membres sont morts
les uns après les autres.
Le héros, Miguel, s'est converti la veille
de l'extermination de son gang.
Le rencontrer était un cadeau pour un écrivain !
A travers ce personnage, c'est l'histoire dramatique d'un gang,
et la "résurrection" du héros à la fin, à 16 ans.
Dans la vie, il sera envoyé en Inde comme missionnaire,
moi je l'envoie dans son gang ennemi... Fin imaginée, donc !
Chaque événement, chaque mort de gang
est basé sur des faits authentiques,
romancés, mais en général à partir
de documents d'archives de la Police US.
Pour pénétrer dans les gangs,
je me suis installée notamment au coeur du Bronx,
pendant deux bons mois,
et j'ai reçu l'aide de la Police américaine
(patrouillant avec les Cops),
ainsi que celle de missionnaires évangéliques.
Merci à eux !
Chantal ève Dupille
Couverture de l'édition brochée
Maquette de la 1e page de l'édition actuelle, version pdf
Avertissement
Cet ouvrage n'est pas pour tout public.
Il comporte des passages très violents,
pour rester fidèle à la réalité
(sauf les scènes de combats, romancées),
et certains passages à teneur évangélique
qui peuvent heurter la sensibilité de personnes
athées, juives, musulmanes...
L'ouvrage dresse le portrait d'une Amérique violente,
et dans certais passages, d'une Amérique à la foi flamboyante,
bref terre d'excès en tous genres.
Un sincère merci à Jean-Claude,
Lecteur-écrivain--blogueur,
pour sa si précieuse aide technique.
Courte présentation de l'auteur, sur le livre
......
cliquer sur l'image pour la vidéo
Extraits.
Le gang dans le métro,
le Welfare Center,
combat de gangs.
Comme le sang gicle partout sur les trottoirs du Bronx, les graffitis jaillissent sur les murs de la ville, à chaque point stratégique, sur chaque wagon de métro : inscriptions énormes, slogans accrocheurs, dessins figuratifs ou apocalyptiques, mots obscènes, phrases incompréhensibles, dédicaces hâtives, plaisanteries grossières, initiales gigantesques, commentaires vengeurs, messages politiques, sociaux, amoureux ou écologiques, tout cela fait partie du paysage newyorkais au même titre que les immeubles éventrés, les cimetières de voitures, les églises pentecôtistes.
Les graffitis, c'est la violence et l'imagination étalées sur chaque mur, une débauche de couleurs et de talents éphémères. Il s'agit d'ailleurs moins de décorer les murs, que de délimiter un territoire âprement disputé et de matérialiser son désir d'exister.
Graffiti (NB C'est le Président du gang Les Fils de Satan, note de ch d) adorait voir son nom s'étaler en lettres gigantesques, et il n'avait pas son pareil pour dénicher l'emplacement idéal pour exalter sa personne. Mais, par dessus tout, il affectionnait les wagons de métro qui traversaient la ville de part en part. Ainsi, sa réputation dépassait largement les limites du quartier, du moins le croyait-il.
Les Fils de Satan parcoururent à grandes enjambées la distance qui les séparait de l'entrée du métro, cette case noire qui se dresse à intervalles réguliers dans l'échiquier du Bronx. Comme ils s'y attendaient, l'accès était gardé par un policier qui tripotait machinalement sa matraque et son colt pendu à la ceinture.
Les cinq garçons passèrent avec insolence devant le sergent, et Miguel, volontiers farceur, s'amusa même à lui envoyer un pied de nez alors qu'il regardait dans une autre direction.
— Hé, qu'est-ce que vous fichez ici, sales garnement ?
Visiblement, le policier n'appréciait ni l'allure des kids ni les grands sacs beiges de super-marché qu'ils tenaient en mains. Il voulut les interpeller mais, déjà, les adolescents avaient disparu.
— Sales Portoricains ! grommela l'officier.
Les Fils de Satan gravirent l'escalier quatre à quatre, et ils franchirent les tourniquets encore plus vite.
— Hé, là-bas !
Derrière son guichet, le préposé haussa les épaules. Il n'allait pas risquer sa peau pour quelques resquilleurs !
Les cinq kids arrivèrent sur le quai juste au moment où les portes du métro se fermaient en grinçant.
— Raté ! commenta Graffiti d'une voix rageuse. Au suivant !
Quelques instants plus tard, on entendit un grondement de roues d'acier et une nouvelle rame, longue et bariolée, fit son entrée. Les Portoricains montèrent dans un wagon à demi plein qui, à leur apparition, se vida aussitôt. En descendant, d'ailleurs, quelques voyageurs reçurent au passage, sur la tête, une mixture puante soigneusement élaborée par les kids eux-mêmes. Ils étaient furieux ! Les garçons, eux, savouraient leur plaisanterie ; joie de terroriser, joie de régner en maîtres, joie, aussi, de voir bientôt la ville défiler à leurs pieds.
§§§§
Manhattan. Acier et verre, verre et acier à perte de vue. Manhattan, c'est une jungle en béton jaillie du sol dans un formidable élan de puissance. Angela et Miguel étaient assommés par l'énormité des buildings qui se dressaient sur leur route comme autant de géants menaçants. Et ils ne cessaient de s'égarer dans le dédale de l'orgueil américain.
Enfin, le Welfare Center apparut, ultime bastion des perdants et des exclus, dernier refuge de ceux qui n'attendent plus rien de la vie qu'un peu de pitié et les miettes du grand festin des riches. Tous ceux qui avaient fait confiance au système américain, tous ceux qui s'étaient raccrochés aux folles chimères de la réussite à tout prix, tous ceux qui avaient misé sur le dollar-roi, se retrouvaient là, floués, hagards, suppliants, résignés à solliciter les bribes du grand rêve qui s'écroule.
En voyant la masse imposante du Welfare Center, les Sanchez pressèrent le pas. Il était temps ! A huit heures du matin, la queue n'en finissait pas, immense cortège de la misère, interminable rebut du mirage américain.
Quand les portes s'ouvrirent enfin, à neuf heures précises, ce fut la ruée ; la multitude de femmes et d'enfants se précipita. Et tout ce monde courait, se bousculait, s'accrochait, tombait, se relevait, avec l'énergie du malheur accumulé pendant des années. Le spectacle était vraiment pitoyable : on s'agitait, on s'empoignait pour avoir les places assises ; on s'énervait, on se lançait des injures colorées ; les enfants pleuraient, s'impatientaient ; les mères étaient tendues, constamment sur le qui-vive...
Angela et Miguel se virent enfin attribuer un numéro. Pour eux, l'attente commençait, inconfortable, incertaine, angoissée. A force de scruter les visages, sombres surtout, les Sanchez reconnurent des expressions familières, et des sourires crispés s'échangeaient. Au Welfare, il n'y avait plus d'amis, plus de familles, plus de solidarité ; c'était le chacun pour soi, la lutte pour la survie.
§§§§
Dans un élan meurtrier, Miguel bondit contre deux Noirs en même temps et les renversa au milieu des balles qui sifflaient de tous côtés ; puis il asséna un coup terrible à l'un de ses adversaires qui, péniblement, tentait de se relever. Et il repartit héroïquement à la charge. Autour de lui, il y avait des gueules écrasées, disloquées, pulvérisées, ce qui le rendait plus furieux encore.
Les Noirs étaient décontenancés par la brutalité de l'attaque ; ils battirent précipitamment en retraite. Seules deux filles s'étripaient encore comme deux lionnes en furie, toutes griffes dehors, accrochées l'une à l'autre, violemment enchevêtrées.
La pause ne dura pas. Pendant que les Noirs se regroupaient, les Portoricains rassemblaient leurs forces et rechargeaient leurs armes. La façon dont ils avaient repoussé l'assaut leur donnait confiance. Et la bataille reprit, redoublant d'intensité, de haine raciste, de fureur. Un corps arrivait, puis un autre, puis d'autres. Cela n'en finissait pas !
On visait sans cesse Miguel, on le manquait toujours. Cela dépassait l'entendement ! Le garçon se couchait, se redressait, frappait, disparaissait, réapparaissait, multipliait les attaques et les défenses, narguant la mort, se riant d'elles.
Soudain, le jeune Sanchez fut encerclé. Le visage tuméfié, il fonça dans le tas, aux côtés de Sombrero et de Zorro venus à la rescousse. Un poignard dans chaque main, le virtuose de la lame bondissait à travers la meute hurlante, frappant consciencieusement, systématiquement, presque scientifiquement. Brusquement, Zorro reçut un formidable coup de poing dans l'estomac qui faillit lui faire perdre la respiration. Un Dragon en profita pour le prendre à revers et, d'un magistral coup de tête, l'envoya à terre. Avant même qu'il eût eu le temps d'esquisser le moindre geste de défense, un Noir sauta à pieds joints sur lui, tandis qu'un autre l'assommait au moyen d'un marteau avant de l'achever avec une machette.
De son côté, Sombrero repoussait toutes les attaques avec une vigueur décuplée par la haine. Il utilisait l'élan de ses agresseurs pour les neutraliser, culbutait ses assaillants, les projetait au sol, leur faisait des clefs de bras et des saisies au cou. Sombrero n'avait pas besoin d'armes ; sa science du judo, si exceptionnelle dans le quartier, lui suffisait pour terrasser ses adversaires décontenancés.
Scène du Bronx, quartier peuplé de gangs de rues
Rappel pdf gratuit
(pour ne pas gréver, en temps de crise,
le budget de mes ami(e)s Lecteurs et Lectrices)
http://ahp.li/ba9dc639e94111dee1e2.pdf
Sur mon blog d'auteur :
Chantal Dupille publie son premier roman (la version pdf est gratuite)
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